Bio

Artiste plasticienne / Autrice – Végétal – Racines – Atelier Les Myriades

© photographie : Tassanee Alleau

CV

Tassanee Alleau, artiste plasticienne, autrice, jeune chercheuse en histoire, installée en Touraine, spécialiste du végétal, des plantes, propose une recherche et des ateliers de pratiques collectives et concrètes sur les écologies.

Née en 1991 à Kandal au Cambodge, l’artiste a longtemps cherché à trouver sa voie et à repousser les limites du corps contraint. Diplômée de l’École supérieure d’Art et de Design de Tours (ex-Beaux Arts) en 2020 et en doctorat d’histoire au Centre d’études supérieures de la Renaissance, elle mélange ses diverses passions, persuadée que c’est dans un parcours pluridisciplinaire et atypique, semé d’embûches et d’échecs, que l’on peut briser les carcans, déconstruire son regard et retrouver ses origines pour mieux penser le monde. Qu’elle se trouve en milieu académique ou dans un milieu plus informel, elle a décidé d’adopter une position d’artiste-chercheuse, de chercheuse-artiste, toujours curieuse et déterminée. Elle préfère poser des questions et proposer des hypothèses plutôt que d’apporter des réponses.


Sa vision

Créer, c’est… s’interroger sur la manière qu’a la mémoire de créer les souvenirs à la fois fragiles et éphémères et solidement ancrés et tenaces : comme autant d’aveuglements et de révélations. Les dessins, la peinture, sur des supports tels que le bois, le tissu ou le papier, les travaux d’écriture, les travaux sonores, les photographies, ne suivent pas un plan réfléchi, plutôt l’enracinement de la mémoire dans un enchevêtrement de rhizomes, d’images et de symboles labyrinthiques, dont on n’a pas forcément conscience, mais qui restent « en -nous ». C’est aussi chercher des moyens de créer des archives, des formes de la mémoire et de l’oubli, « im-père-manentes », pour les retrouver ensuite. Cet enchevêtrement prend la forme ambiguë de cellules-mondes, de paysages mentaux, organiques, végétaux, oniriques, sensibles. À travers cette pratique, se posent des questions sur l’identité, les origines biologiques, culturelles, sociales et affectives, les territoires de la « métaphysique » croisant ceux du biologique et la capacité du corps humain à faire le lien entre souvenirs vécus et non vécus, visibles et invisibles : comme si d’autres vies nous avaient précédé-e-s. « Avoir l’impression », le « déjà vu », l’« inné (-xistence) » et l’acquis, autant de notions pour saisir le lieu inconnu, la terra incognita de nos origines.


Ses questionnements

Comment l’esprit trace-t-il les limites et la circonscription de sa propre mémoire ? Derrière la fine ligne qui contourne les souvenirs, y a-t-il forcément l’oubli comme abîme ? Peut-on circonscrire cette aire ou bien la dépasser : se souvenir de choses que l’on n’a pas vraiment vécues ? Les trous noirs et les absences prennent la forme d’amoncellements cellulaires dans un dessin à la frontière du rêve et de la réalité. À la manière d’une écriture automatique, sur des supports de papier, de bois ou de tissu, au gré des pensées, sans schéma particulier, ou du moins pas encore « conscientisé », le dessin, comme la peinture, ont des allures de cartographie réminiscente, lointaine, confuse, étalée dans le temps, changeante, impermanente, encrée là, se parant de traits fugaces, à un moment donné sans chercher à se reproduire, en expérimentant, en tâtonnant. Pourtant, le geste répétitif semble guider l’organisme vers sa propre métamorphose et la mémoire paraît se recréer de toute pièce autour de peurs, de silences, d’interdits et de mensonges. Végétal foisonnant, croissant, décroissant, le dessin se transforme sur la surface et s’enracine.


English version

Her Bachelor’s degree in English, followed by her Master’s in History from the Centre d’études supérieures de la Renaissance, alongside her studies in art, have cultivated a profound engagement with literature, history, and artistic expression. Through these academic pursuits, she has learned to immerse herself deeply in books, novels, plays, and poems, while also critically analyzing them. With a penchant for playing with words and colors, she channels her emotions and thoughts into writing poetry and creating visual art. Her thirst for knowledge is unquenchable, driving her to expand her horizons continuously.

Art serves as her sanctuary, a place from which she observes and interprets the world around her. Yet, she is not content to remain within its comforting confines; rather, she is eager to embrace challenges and venture into uncharted territories.

Although her initial attempt at medical school, aimed at a competitive exam, ended in failure and disappointment, it marked a profound turning point in her life. This setback led her to discover a newfound fascination with medical and biological imagery. Nature, in particular, captivates her, inspiring her artistic explorations of both inner and outer landscapes. Her passion for botany and traditional medicine has driven her to delve into the history of natural sciences.

With the completion of her Master of Arts degree and her current pursuit of a PhD, she has embarked on a transformative journey, discovering the joys of research and scholarly inquiry. Her fascination with the past fuels her quest for insights that can illuminate the path to a brighter future. Through her studies in the humanities, she has honed essential qualities such as patience, persistence, precision, and a commitment to excellence.

Positivity and introspection

Positivity and introspection are pivotal in her quest for inner peace. She has forged a path adorned with vibrant hues, poetic expression, creativity, and optimism. Her journey is characterized by ongoing exploration and aspiration. The realms of science, history, literature, and art have profoundly influenced her daily artistic practice and creative process.