Poésie. soubresauts.

Photo (c) Tassanee Alleau – Noirmoutier

Soubresauts. Dans le lit de la rivière, des draps de nuit, des plis de toi, des ombres passent, et l’eau assène. Aux environs d’un virage, une lisière. Et au bout, le seuil. L’au-delà. L’eau délie et se verse au versant d’un coteau qui rebute et finit en tas dans le champ des possibles aux Élysées terrestres, rejoignant le paradis céleste. Des oiseaux muent à son passage, par un silence délétère. D’un geste simple et sans fracas, l’humain a brisé le lit de soubresauts aléatoires et mécaniques. Une nuée liquide sombre a envahi le fond et le limon est devenu jaunâtre au milieu de l’étendue saumâtre. Plus un bruit. Pas un qui. Ni de quoi. Rien n’est resté. Pas une vie. Juste le battement de la Terre. Coupables toustes. Sobres sots.