Il naît une certaine nostalgie. Qui s’installe. Qui s’installe. Qui s’installe. Insipide. Mauvaise. Et parmi tous les rochers que la rivière a adoucis de sa faveur alcaline, parmi les clapotis de l’eau, en vaguelettes s’écoulant sur le sépulcre de la nature, l’herbe a fait éclore les maux d’un passé qu’on nettoie au balai. Je suis chargée alors de ce balai. J’époussette et je respire. Grandement. À travers champs, j’entends le son cornu des oiseaux qui pépient et des étoiles en pépites qui résonnent à foison, quand les épis frissonnent au vent qui les caresse. Je subtilement reprends le temps qu’il fait pour guérir de la nostalgie. Une maladie de la douleur d’être et de l’exhaustion de vie. Peu à peu, de mon souffle goutte à goutte, précède un temps d’arrêt et anté- cède un temps dé – puis plus rien. Sans nostalgie, que le vide. Le vide des nuits d’été d’avant. Des matins au chant des sirènes sur la falaise ensoleillée. L’été tout va tout vent. Puis plus rien.
Tassanee Alleau, août 2024