Novembre 2023 – Journée d’études, ateliers de recherche-action
Restitution photographique et vidéographique de l’atelier de recherche-action proposé lors de la journée d’études Faire Relation avec les mauvaises herbes à l’université de Bordeaux-Pessac, portée par Anna Consonni.
L’atelier que j’ai proposé s’intitulait :
« De viles racines à panacée : recherche-action souterraine »
Recherche-action anthropocentrique versus écosophique : Lors de cette intervention, l’artiste et chercheuse en histoire propose une recherche participative, où la donnée récoltée intègre un réseau d’échanges collectifs d’idées. En l’espèce, la donnée est la racine, organe du végétal qu’on voit peu et qu’on ignore. L’absence de mise en valeur de la racine fait l’écho à nos vies en surface qui s’érigent, s’étendent vers le ciel.
L’image du souterrain, toujours aussi vivement accolée à celle de strate terrestre sauvage, sombre et infernale, nous éloigne continuellement de l’essentiel du vivant : le système racinaire et tout l’écosystème qui vit dans cet entrelacement grouillant et palpitant, champignons, vers de terre, nutriments, etc.
Reléguée à une utilité secondaire dans nos existences urbaines ou rurales transformées et modernisées, la racine est rarement encore considérée par la majorité comme une panacée, remède qui guérirait de tout et qui nourrirait celui ou celle qui a faim.
Notre manière d’habiter le monde nous empêche de considérer le souterrain organique de la même façon que nous envisagerions par exemple d’habiter la forêt, nous n’habitons pas la forêt d’en bas, celle de l’envers. Pourtant, nous marchons dessus quotidiennement, ce tapis d’herbes, de fleurs, contient autant de racines que de tiges en surface, voire plus. Opérons une inversion, un décentrement du regard et de notre « être-au-monde ». De viles racines, elles deviennent brusquement des panacées : celles par qui tout se résout et par qui le vivant tient bon.
(c) Photographies : Anna Consonni, Tassanee Alleau, captures d’écran des vidéos prises par Anna Consonni
Ci-dessous : l’atelier comportait une restitution écrite et dessinée de l’action effectuée dans l’espace vert à côté du bâtiment principal. La restitution a pris la forme d’un formulaire à deux exercices. L’un était constitué d’un formulaire d’observations, écrites et dessinées, l’autre était construit autour d’une mise en situation, deux choix étaient possibles, décrire la plante en tant qu’être humain, ou décrire la plante au travers d’une perspective d’altérité : le non-humain, la plante elle-même notamment.